Comme nous l’avons démontré, le Bitcoin est une vraie et une bonne monnaie. Cela n’en fait malheureusement pas la monnaie parfaite. Voici ce qu’on lui reproche en général :
- L’adoption du Bitcoin n’est pas aussi simple qu’on pourrait le souhaiter. Il faut notamment se familiariser avec les notions d’adresse et de porte-monnaie électronique. Par ailleurs, pour l’instant, peu de commerçants l’acceptent.
- La valeur du Bitcoin est très volatile et rien ne garantit qu’une somme en Bitcoins vaudra bien quelque chose à moyen ou long terme. Les chutes et les envolées des derniers mois le prouvent. En fait, peu de personnes possèdent beaucoup de Bitcoins et beaucoup de gens détiennent peu de Bitcoins. La première catégorie peut donc assez facilement manipuler les cours. Suite à une vente massive de Bitcoins le marché peu donc s’effondrer alors que la venue d’un investisseur important va le faire remonter.
- L’achat de Bitcoins n’est pas aussi rapide que la vente. Une vente se réalise dans l’heure, alors qu’un achat prend une dizaine de jours. Le mouvement du cours à la baisse est par conséquent quasi immédiat alors que celui à la hausse prend toujours beaucoup plus de temps. Conclusion : les magnats du Bitcoins parviennent à manipuler les cours.
- Les crises de confiance à répétition (par exemple le piratage de la plateforme d’échange Bitstamp début janvier 2015 qui a engendré le vol de près de 19 000 Bitcoins) contribuent à l’instabilité du Bitcoin.
- Les premiers utilisateurs ont eu un gros avantage sur les autres : entre 2009 et 2012, le cours du Bitcoin était bien plus bas qu’aujourd’hui et l’activité de minage était moins concurrentielle et plus rémunératrice. À l’époque, personne ne pouvait prédire le succès de la monnaie. Le risque qu’ont pris ces personnes est récompensé… mais aurait pu ne pas l’être.
- La rareté du Bitcoin pourrait jouer contre cette monnaie. Son algorithme de création limite la quantité de la monnaie à 21 millions de Bitcoins. Sur le long terme, sa valeur va nécessairement augmenter ce qui en fait une excellente cible pour les spéculateurs.
- Le Bitcoin n’est pas complètement anonyme puisque toutes les transactions sont publiques. Chacun peut voir le détail de tous les échanges en Bitcoins (adresse de départ, adresse d’arrivée, montant et date d’émission notamment) et potentiellement remonter jusqu’aux propriétaires des adresses.
La rémunération future des mineurs est aussi un problème communément soulevé. Quand les mineurs ne seront plus rémunérés par des Bitcoins nouvellement créés à cette occasion, ils devront prélever des commissions sur chaque transaction. Or les utilisateurs pourraient chercher à éviter de payer ces frais en ayant recours à des transactions qui se dérouleraient en dehors de la chaîne de bloc. Le risque serait alors que les mineurs ne soient plus rémunérés et disparaissent peu à peu. Cela pourrait entrainer la disparition du Bitcoin, car les transactions ne seraient plus enregistrées dans la chaîne de bloc. Cette inquiétude nous semble toutefois peu fondée. Comme nous le verrons, l’activité de minage est très concurrentielle. Si certains mineurs devaient disparaitre, d’autres survivraient nécessairement et le réseau continuerait d’exister.